Culture LGBTQ+
Nos conseils de livres militants

5/5, LGBTQ+

Roseaux, magazine féministe  Roseaux



Cet article fait partie du dossier "Nos conseils de livres militants".
Lorsque l’on cherche à en savoir plus sur une thématique militante en particulier, on peut vite se sentir perdu·e devant le nombre de livres existants. Par où commencer ? Quels sont les classiques ? Le contenu de ce livre m’est-il accessible, ou est-ce que je ferais mieux d’y revenir plus tard, quand j’en aurai appris plus sur le sujet ? Et comment adapter tout cela à mon budget ?
Nous t’avons concocté une sélection de livres abordant plusieurs sujets et oppressions systémiques. Ils sont classés par thème puis par difficulté, et pour chacun nous t’avons mis un résumé, le prix papier et le prix Kindle. Certains livres sont disponibles gratuitement en ligne, mais tu peux soutenir la maison d’édition en question en achetant quand même le livre, si ton budget te le permet.
Nous ne sommes évidemment pas d’accord avec 100 % du contenu de chaque livre, dont nous avons déjà abordé les aspects problématiques pour certains. Si une partie des livres présentés présentent des aspects problématiques, ils restent néanmoins intéressants et pertinents concernant leurs thèmes principaux.
Si tu penses à un livre que nous n’avons pas cité, tu peux nous le dire en commentaire ! Et si tu penses qu’on s’est trompées sur un livre, par exemple au niveau de la difficulté, tu peux également nous faire signe. Pour chaque livre, nous avons mis le lien du site leslibraires.fr, un site qui permet d’acheter des livres en ligne dans des librairies puis de se les faire livrer, et ainsi de soutenir les librairies indépendantes.
Tu peux lire la liste n°1 sur le sexisme, et la liste n°2 sur l’intersectionnalité et le racisme, la liste 3 sur le classisme, ainsi que la liste n°4 sur la grossophobie et le validisme que nous avons publiées si tu ne les as pas encore lues.

 

FACILE

 

George Chauncey : Gay New-York, 1890-1940

On croit souvent que les gays, jusqu’aux années 1960, ont vécu cachés, isolés les uns des autres, ostracisés par la société, et honteux d’être ce qu’ils étaient. C’est avec les années 1970 qu’ils seraient « sortis du placard », et apparus au grand jour pour revendiquer une place dans la société. Rien n’est plus faux, comme le montre l’extraordinaire voyage auquel nous convie George Chauncey dans l’histoire gay des années 1890-1940 à New York. Invisibles, les gays ? Au contraire. Ils s’affichaient par centaines, parfois par milliers, dans les grands bals travestis de Greenwich Village ou de Harlem, et les journaux publiaient volontiers photos et dessins des costumes les plus extravagants. Ils draguaient dans les rues et dans les parcs, se rencontraient dans les établissements de bains, se mêlaient ouvertement aux autres clients de nombreux bars et restaurants. Ils publiaient des romans à thèmes gays et lesbiens. Ils avaient leurs manières à eux de s’habiller, de parler, de se reconnaître dans les environnements hostiles. Bref, les gays avaient créé un vaste monde gay à l’intérieur de la ville, avec sa géographie, ses codes, ses traditions, sa culture. Exhumant d’étonnants documents d’archives – rapport des inspecteurs de police, dossiers des ligues morales, journaux à scandale, dessins humoristiques, journaux intimes, correspondances -, interrogeant des témoins de l’époque, relisant les articles de la presse populaire, George Chauncey restitue les modes de vie de ces hommes qui, malgré la réprobation sociale et une répression à peine imaginable aujourd’hui, réussirent à affirmer leur présence dans la ville avant qu’une chape de plomb, à la fin des années 1930, ne les renvoie à l’invisibilité. Il ne faut pas hésiter à le dire : Gay New York est l’un des plus grands livres jamais écrits sur l’histoire contemporaine de l’homosexualité, de la sexualité en général, de la vie urbaine, et de la résistance opposée par les « déviants » aux injonctions de l’ordre social. – Didier Eribon

Broché : 25€

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Sous la direction de Didier Eribon : Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes

– Un dictionnaire moderne bénéficiant d’une iconographie originale pour tout l’ouvrage. – Deux cahiers couleurs hors-texte très illustrés, consacrés, d’une part, à la chanson et, d’autre part, aux arts plastiques et à la photographie.

Dictionnaire illustré et international consacré aux cultures gays et lesbiennes contemporaines (depuis la fin du XIXe siècle). Plus de 570 articles (2 millions de signes en tout), dont 50 dossiers thématiques, qui couvrent tous les aspects du sujet :

– Références culturelles et artistiques communes : (d’Absolutely Fabulous à Virginia Woolf, de Pedro Almodóvar à Andy Warhol…),
– Associations (Act Up…),
– Théoriciens (Michel Foucault…),
– Evénements (Lesbian and Gay Pride…),
– Moeurs et modes de vie (sida, sexualités…),
– Aspects légaux (couple, adoption…),
– Gay and lesbian studies (histoire, sociologie, queer theory…), etc…

Broché : 90€

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Sophie Labelle : Assignée garçon

Webcomic mis à jour tous les lundis, mercredis et vendredis, à propos d’une fillette transgenre, ainsi que le tome 1 de Ciel, le roman jeunesse que Sophie Labelle vient de sortir.

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MOYEN

 

Didier Eribon : Réflexions sur la question gay

L’irruption sur la scène publique, culturelle et politique de l’affirmation homosexuelle a entraîné, au cours des denières années et à l’échelle internationale, une prolifération de discours sur la définition même de l’homosexualité, et soulevé tout un ensemble de problèmes théoriques, sociologiques, philosophiques : qu’est-ce qu’un homosexuel aujourd’hui ? qu’est-ce qu’une identité ? qu’est-ce qu’une mobilisation politique ? Didier Eribon propose ici une série de réflexions qui se déploient selon trois axes. D’abord une analyse de l’expérience vécue, dans laquelle il s’efforce de ressaisir comment une place infériorisée est assignée aux homosexuels dans la société et comment leur subjectivité s’en trouve marquée. Il s’efforce ensuite de restituer quelques étapes cruciales de la constitution de l’identité gay moderne au XIXe siècle, à la fois dans la littérature et dans la culture populaire. Il étudie alors comment le procès d’Oscar Wilde mit un terme provisoire à l’émergence de cette prise de parole, et comment il en alimenta par la suite les résurgences (chez Gide et Proust notamment). Enfin, il s’attache à commenter les textes de Michel Foucault sur toutes ces questions en s’interrogeant sur ce que peut être une « culture gay » aujourd’hui. Comment les gays peuvent-ils reformuler eux-mêmes leurs propres personnalités, dans un geste toujours recommencé d’écart par rapport aux normes ? Telle est finalement la préoccupation autour de laquelle s’articulent les trois parties de ce livre.

Poche : 11€

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Didier Eribon : Une morale du minoritaire

Tout au long de son œuvre, Jean Genet analyse ce que signifie être un minoritaire. Il recense les mille et une manières qu’invente l’ordre social pour imprimer la honte dans le cœur des parias, et invite paradoxalement les individus voués à l’abjection à revendiquer ce sentiment : transformer la honte en orgueil permet, en effet une reformulation par les parias eux-mêmes, individuellement et collectivement de leur subjectivité. Genet développe l’idée d’une esthétique de l’existence, qui ne saurait jamais trouver de fin, par le moyen de laquelle les dominés peuvent se créer eux-mêmes et façonner une nouvelle culture et de nouvelles formes de relations. C’est une politique du minoritaire qui se met en place, toujours ouverte sur l’avenir et qui récuse aussi bien l’installation dans la normalité que l’enfermement dans l’identité. Le parcours de lecture que propose Didier Eribon met en résonance ces thèmes avec des analyses produites par d’autres écrivains (Wilde, Proust Gide, Jouhandeau, Green…), et par des philosophes, sociologues, historiens (Sartre, Fanon, Foucault, Bourdieu, Deleuze…). Mais surtout l’auteur nous invite à saisir, dans les textes de Genet, les moyens de penser la différence en dehors de la psychanalyse, discipline qui a longtemps représenté pour les intellectuels gays, les féministes, les dissidents de toutes sortes, la promesse d’une émancipation, mais qui s’est transformée, à de notables exceptions près, en discours de la norme, travaillant à recoudre sans cesse le tissu de l’ordre culturel mis à mal par les bouleversements historiques produits par les mouvements hérétiques.

Poche : 10€
Broché : 19,8€

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Variations sur un thème de Jean Genet”

Didier Eribon : Hérésies. Essais sur la théorie de la sexualité

La littérature et les différents domaines de la réflexion théorique ont souvent été des champs de bataille où les dissidents de l’ordre sexuel ont cherché à faire entendre leurs voix. Ce sont quelques-uns des moments de ce grand affrontement que Didier Eribon entend restituer ici, à travers des lectures de Gide et de Jouhandeau, de Foucault et de Dumézil notamment. Mais il décrit également comment les pensées novatrices ou hérétiques peuvent rester engluées dans les valeurs dominantes (comme chez Gide) et même, parfois, cohabiter chez un même auteur avec un discours réactionnaire voire raciste (comme chez Jouhandeau). C’est de cette complexité qu’il s’agit de rendre compte dans ce livre.

Ces discours « hérétiques » doivent bien sûr affronter la résistance acharnée des tenants de l’orthodoxie sociale et des défenseurs de l’ordre sexuel, toujours prompts à les renvoyer à la « folie » ou à la « perversion », à les accuser de « mettre en péril les fondements de la civilisation », comme on le voit, de manière quasi caricaturale, chez des idéologues comme Lacan et Mounier, et chez leurs héritiers. Il faut alors donner toute sa force à l’affirmation de Barthes selon laquelle « dans ce qu’il écrit, chacun défend sa sexualité ».

Ce livre se veut un plaidoyer en faveur de la pensée critique, de l’« hérésie », une incitation à élargir l’espace de la liberté et des modes de vie possibles face à tous les conformismes, à toutes les pensées rétrogrades et répressives, qu’elles s’avancent sous le masque de la morale, celui de la Raison ou celui de la Science.

Broché : 18,3€

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Michel Foucault : Histoire de la sexualité (3 tomes, bientôt 4)

Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l’Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L’usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L’archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le ‘sexe’ et la sexualité. L’axe de cette entreprise n’est pas de s’ériger contre une ‘répression’ de la sexualité afin de la ‘libérer’, mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s’est systématisée en une ‘science de la sexualité’, laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l’archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de libération sexuelle, l’attitude de censure et celle d’affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l’ensemble de l’existence sociale.

Poche : 10,90€
Kindle : 9,99€

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DIFFICILE

 

Fausto-Sterling Anne : Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science

« Il y a deux sexes ! » Ce serait un fait de nature. La biologiste Anne Fausto-Sterling défait cette fausse évidence du sens commun, fût-il scientifique. N’y en aurait-il pas cinq, voire plus ? Ironique, cette proposition n’en est pas moins sérieuse : pour les intersexes, ni tout à fait garçons ni vraiment filles, il en va de leur vie. Va-t-on les faire entrer de force, par la chirurgie, dans l’une ou l’autre catégorie ? Et, quand ils envoient des messages différents, qui, des chromosomes, des hormones, du cerveau ou du squelette, aura le dernier mot ?
L’enjeu, ce sont les exceptions mais aussi la règle, à savoir tout le monde ! Le partage entre deux sexes est toujours une opération sociale. C’est bien la société qui tranche dans les variations attestées pour donner un sexe au corps. Et quand le médecin ou le savant parlent sexe, ou sexualité, c’est encore la société que l’on entend. Loin d’être neutre, la science est donc toujours située : telle est l’une des leçons de cet ouvrage, devenu un classique depuis sa publication aux États-Unis en 2000.
La critique du biologisme par une scientifique du sérail trouble nos oppositions convenues – entre genre (social) et sexe (biologique), entre culture et nature. Ainsi ne pourra-t-on plus dire qu’il faut choisir entre féminisme et science. Gai savoir que celui offert par ce livre illustré avec humour et érudition : la biologie, c’est bien la politique continuée par d’autres moyens.

Broché : 32€

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Fausto-Sterling Anne : Les cinq sexes : Pourquoi mâle et femelle ne suffisent pas

« Il existera toujours des personnes extrêmement masculines. Simplement, certaines sont des femmes. Et dans mon entourage, certaines personnes des plus féminines sont bel et bien des hommes. »

Pourquoi n’y aurait-il que deux sexes, un mâle et un femelle ? Ne peut-on être à la fois un homme et une femme ? Voici, enfin traduit, l’essai mythique et provocateur qui offrit à la biologiste Anne Fausto-Sterling une notoriété mondiale dans le champ des études sur le genre. S’appuyant sur le cas des personnes intersexes, reposant de manière radicale les questions du savoir et des violences faites au nom de la norme sociale, elle montre avec force et ironie comment il est possible de libérer les corps de l’emprise du genre.

Poche : 6,6€

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Jordan-Young Rebecca M : Hormones, sexe et cerveau

L’ouvrage est une analyse critique de la théorie selon laquelle les femmes et les hommes, les hétérosexuel(le)s et homosexuel(le)s, auraient des prédispositions psychologiques différentes en raison de l’influence (ou pas) de la testostérone sur leur cerveau pendant la vie foetale. Cette « théorie hormonale de l’organisation cérébrale » est présentée comme un fait établi dans la plupart des manuels de psychologie, médecine, journaux scientifiques, grands medias et livres à succès. Ainsi, les hormones prénatales conditionneraient l’orientation et les comportements sexuels des femmes et des hommes, leurs aptitudes cognitives ou encore leurs centres d’intérêts, créant entre eux des différences sinon irréductibles, du moins naturelles. Dans ce livre passionnant, Rebecca Jordan-Young retrace l’histoire de cette théorie et des recherches ayant visé à la valider, et démontre brillamment l’inconsistance des données scientifiques censées l’étayer. Mettant en évidence certains biais dans les méthodes de la recherche et l’interprétation de ses résultats, elle plaide pour une science plus rigoureuse du développement humain et des différences entre les sexes en particulier. Il s’agit là d’un texte de référence sur les questions de genre analysées à la lumière des recherches en sciences sociales et biomédicales.

Kindle : 22€
Broché : 28€

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Anaïs Bohuon : Le test de féminité dans les compétitions sportives. Une histoire classée X ?

Instauré dans les années 1960 par les autorités sportives internationales, le test de féminité vise à distinguer les « vraies femmes » des autres en vertu de critères « scientifiques » qui ont varié au cours du temps : la féminité fut d’abord certifiée sur la base d’un examen gynécologique, puis chromosomique, puis hormonal. Mais la conformation anatomique des organes sexuels est parfois jugée « ambiguë », il existe d’autres formules chromosomiques possibles que « XX » et « XY », et des femmes certifiées « normales » à la suite d’un examen anatomique ou d’une analyse chromosomique peuvent avoir des taux naturels de testostérone supérieurs à la moyenne.

Le travail d’Anaïs Bohuon cerne un fait depuis longtemps mis en évidence par la recherche féministe, mais qui embarrasse les autorités sportives : les caractéristiques sexuées s’expriment selon des modalités diverses et la partition des individus en deux catégories de sexe seulement est une fiction idéologique. Son livre révèle aussi que cette vision de la féminité a partie liée avec une histoire politique : celle de l’opposition entre l’Est et l’Ouest, du temps de la Guerre froide, et celle qui organise le partage inéquitable entre pays du Nord et du Sud. Dans le monde du sport, les « vraies femmes » restent conformes à l’idéal occidental de la féminité. La suspicion se porte sur « les autres », évincées des compétitions en raison de leurs performances et/ou de leur physique « hors normes ».

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Adrienne Rich : La contrainte à l’hétérosexualité et autres essais

Adrienne Rich est aujourd’hui l’une des plus célèbres auteures féministes des Etats-Unis. Elle a reçu de nombreux prix pour ses poèmes et ses essais. Indissociable de son engagement politique, son oeuvre s’étend sur plus de cinquante ans. Dans cette sélection d’essais, vous découvrirez la radicalité et l’acuité de ses analyses critiques du monde contemporain.

Broché : 18€

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Ève Kosofsky Sedgwick : Épistémologie du placard

Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1990, Epistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et de Teresa de Lauretis, posa les termes de la  » théorie queer « . À mi-chemin entre les études féministes et les gay and lesbian studies, Eve Kosofsky Sedgwick déconstruit la sexualité comme Butler le genre. Dans cet ouvrage de référence, elle affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour de l’opposition homo/hétérosexuel et que celle-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine, de savoir/ignorance à privé/public en passant par santé/maladie. S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècles (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), l’auteur traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels médicaux, juridiques, littéraires et psychologiques, qui produiront en miroir les figures de  » l’homosexuel  » et de  » l’hétérosexuel « , au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.

Broché : 23,40€

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Monique Wittig : Le corps lesbien

La poitrine, les seins, les omoplates, les fesses, les coudes, les jambes, les orteils, les pieds, les talons, les reins, la nuque, la gorge, la tête, les chevilles, les aines, la langue, l’occiput, l’échine, les flancs, le nombril, le pubis, le corps lesbien.

Kindle : 13€
Broché : 18,5€

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Monique Wittig : La pensée straight

En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur  » La Pensée straight  » par ces mots :  » Les lesbiennes ne sont pas des femmes.  » L’onde de choc provoquée par cet énoncé n’en finit pas de se faire ressentir, aujourd’hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l’aspect fondateur de la  » naturalité  » supposée de l’hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l’anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l’hétérosexualité n’est ni naturelle, ni un donné : l’hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des  » classes « , de dépasser les catégories  » hommes « / » femmes « , catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d’être lesbienne, c’est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est  » toujours déjà là « .

Broché : 29€

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Judith Butler : Trouble dans le genre

Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux Etats-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d’une identité stable. Ce livre désormais classique pour les recherches sur le genre, aussi bien que les études gaies et lesbiennes, est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d’une contre-culture, mais bousculer l’hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s’agit pas d’inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui manifestent à la marge le dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle soumet à la question les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d’inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Michel Foucault, Sigmund Freud, Jacques Lacan et Claude Lévi-Strauss, mais aussi Simone de Beauvoir, Luce Irigaray, Julia Kristeva et Monique Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité – nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies.

Poche : 12,5€

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Judith Butler : Défaire le genre

 » Faire  » son genre implique parfois de défaire les normes dominantes de l’existence sociale. La politique de la subversion qu’esquisse Judith Butler ouvre moins la perspective d’une abolition du genre que celle d’un monde dans lequel le genre serait  » défait « , dans lequel les normes du genre joueraient autrement, tout autrement. Que le genre puisse être défait présuppose en effet qu’il est un  » faire  » susceptible de transformations et non une structure figée et immuable. Ce livre, qui constitue un retour critique sur les analyses développées par l’auteure dans Trouble dans le genre, s’inscrit dans une démarche indissociablement théorique et pratique : il s’agit, en s’appuyant sur les théories féministe et queer, de faire la genèse de la production du genre et de travailler à défaire l’emprise des formes de normalisation qui rendent certaines vies invivables, ou difficilement vivables, en les excluant du domaine du possible et du pensable. La critique des normes qui gouvernent le genre, avec plus ou moins de succès, s’inscrit donc ici dans un effort pour dégager les conditions de la perpétuation ou de la production de formes de vie plus vivables, plus désirables et moins soumises à la violence. Judith Butler s’attache notamment dans les présents essais – ancrés dans l’actualité des politiques et des savoirs du genre, de la sexualité et de la parenté -, à mettre en évidence les contradictions auxquelles sont confrontés ceux et celles qui s’efforcent de penser et transformer le genre. Défaire le genre manifeste en particulier un vif souci de la façon dont les luttes pour la reconnaissance et l’égalité sont susceptibles, pour ainsi dire malgré elles, de contribuer à l’invisibilisation et à l’exclusion de certain-es. Sans prétendre toujours dépasser ces contradictions, ce livre semble en définitive suggérer la possibilité de leur traitement politique :  » La tâche de tous ces mouvements me paraît être de distinguer entre les normes et les conventions qui permettent aux gens de respirer, désirer, aimer et vivre, et les normes et les conventions qui restreignent ou minent les conditions de la vie elle-même. La critique des normes de genre doit se situer dans le contexte des vies telles qu’elles sont vécues et doit être guidée par la question de savoir ce qui permet de maximiser les chances d’une vie vivable et de minimiser la possibilité d’une vie insupportable ou même d’une mort sociale ou littérale.  »

Broché : 19,5€

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Paul Béatriz Preciado :Testo Junkie : sexe, drogue et biopolitique

Ta mort
L’ère pharmacopornographique
Testogel
Histoire de la technosexualité
Où le corps de VD devient un élément du contexte expérimental
Technogenre
Devenir T
Pharmacopouvoir
Testomane
Pornopouvoir
Jimi et moi
Micropolitiques du genre dans l’ère pharmacopornographique – Expérimentation, intoxication volontaire, mutation
La vie éternelle

Broché : 20€

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