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Lectures du moment

"On a lu pour vous" (3)

Roseaux, magazine féministe



Cet article fait partie du dossier "Nos conseils de livres militants".
Voilà notre troisième sélection de lectures du moment. Certains de ses livres nous ont été envoyés par des maisons d’édition, et nous les traitons comme les autres, les critiquant quand c’est nécessaire. Tu peux trouver le reste de nos sélections et critiques de livres dans ce dossier. Retrouve les également sur les réseaux sociaux avec le #Roseauxlit.

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Nuit d’épine
Christiane Taubira, Plon, 2019

Présentation : Le jour, Christiane Taubira s’agite, s’affaire, parle. La nuit, elle lit, écrit, écoute de la musique. La nuit lui appartient, parce qu’il n’y a personne pour lui demander quoi que ce soit. C’est la nuit qu’elle dévore des romans à la lumière tremblante d’un lampadaire, en Guyane, en cachette de tou·te·s. Ce livre est l’histoire de sa vie, de ses combats, de ses engagements, de sa combativité sans faille. Elle se livre, nous livre ses doutes, ses hésitations, mais aussi ses peines et ses traumatismes. De la négrophobie dans le discours religieux à l’école jusqu’à son déchirement face au projet de loi de déchéance de nationalité après les attentats du 13 novembre, la souffrance est là, mais la détermination de son combat pour un monde meilleur aussi. Le tout dans un style, comme d’habitude, sublime, et avec une bonne dose d’humour.

Ce qu’on a aimé : La pensée et le style de Christiane Taubira sont nourris d’innombrables références littéraires, musicales, artistiques. Elle cite ici, encore plus que dans ses précédents ouvrages, ses auteur·ice·s fétiches : Toni Morrison, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Léon Gontran-Damas, Edouard Glissant, Maryse Condé, mais aussi Nina Simone, et tant d’autres. Toute cette intertextualité nourrit le propos de l’autrice et le rend plus dense et plus poétique.

Dans les médias, on a commenté la nuit de la mort de sa mère, la seule où la jeune Christiane dort à poings fermés et ne perçoit rien de l’agitation de ses proches dans la maison. On a surtout longuement évoqué la nuit des attentats du 13 novembre 2015. Mais il faut aussi, parmi le récit de toutes ces nuits, évoquer les nuits passées à l’Assemblée nationale à défendre corps et âme son projet de loi du mariage pour tou·te·s, alors même que, très affaiblie, elle n’était pas censée quitter son lit. La lecture donne envie d’aller réécouter ses discours, alors que, face à l’intolérance et à la haine, elle déclamait des vers à tour de bras. Il est des gens qui nous aident à poursuivre le combat. Christiane Taubira en fait partie.

Le passage à retenir : « À la reprise [des débats], il y a un nouveau [député de l’opposition]. Celui-là, je ne l’avais pas encore repéré. Comme l’autre des playmobil. […] Il prend plusieurs fois la parole, sur des amendements dont en réalité il n’a que faire car il raconte des choses sans le moindre rapport avec le contenu des amendements. Il fait des digressions hallucinées sur la tapisserie, tissant des allégories sur les figures allégoriques, évoquant l’origine du monde et annonçant une manière d’apocalypse. C’est du moins ce que je crois en comprendre car le propos est passablement abscons. Je me penche vers le président de la commission des lois et lui demande en chuchotant s’il le connaît. Oui, il est psychiatre. Oulà ! Spécialiste d’adolescents. Aïe ! Je lui demande alors de me jurer solennellement que si je fais un malaise, il ne l’autorise pas à m’approcher, qu’on me laisse mourir plutôt. Au moins je partirai les idées claires. » (p. 198-199)

288 pages, 16,90€, ISBN  : 978-2-259-27865-2
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Jouir, en quête de l’orgasme féminin
Sarah Barmak, Zones, 2019

Présentation : Autrice et journaliste canadienne, Sarah Barmak s’intéresse dans ce livre à la question de la jouissance chez les femmes. Pourquoi les femmes jouissent-elles si peu, en culpabilisant, en se comparant ? Pourquoi un certain nombre d’entre elles ont-elles l’impression d’être cassées, anormales, frigides, ou au contraire trop sexuelles, trop exigeantes ? Pourquoi fait-on toute une histoire de l’orgasme ? Quelles sont les méthodes alternatives pour réussir à envoyer bouler les injonctions contradictoires qui pèsent sur la sexualité des femmes ? Sarah Barmak mène l’enquête, parmi les sex-shops, les universités, les stages de toutes sortes.

Ce qu’on a aimé : L’autrice a souvent un regard critique, notamment lorsqu’elle explique la façon dont la société capitaliste a récupéré le concept d’épanouissement sexuel, ce qui rend l’accès à une sexualité plus heureuse réservé aux classes supérieures. Elle évoque aussi ses doutes face à des rassemblements qui, dans leur fonctionnement, se rapprochent d’un fonctionnement sectaire. Mais elle teste tout, et ce récit alterne avec des faits et des résultats d’études statistiques, le tout permettant de donner une vision d’ensemble.

Si elle échappe à l’essentialisme et à la tentation des généralisations, l’autrice évoque surtout des aspects de la sexualité s’appliquant aux femmes cisgenres hétérosexuelles, évoquant parfois les autres personnes possédant une vulve ou la sexualité lesbienne. C’est donc un ouvrage parfait pour les femmes cisgenres hétérosexuelles souhaitant comprendre les ressorts du discours autour de ce que l’on nomme « la sexualité féminine ».

Les passages à retenir : « Certaines ne peuvent pas toucher leur sexe avec leurs propres mains. D’autres se refusent à laisser qui que ce soit leur prodiguer des caresses bucco-génitales, parce qu’elles pensent que leurs parties intimes sont « bizarres » et « sales ». Deux d’entre elles ont réussi « à l’atteindre » – mais à la condition sine qua non que leur partenaire ne soit pas présent dans la pièce. Il n’y a pas de remède miracle ni de médecin providentiel. Et c’est un secret qui s’aggrave avec l’âge : plus ces femmes vieillissent, plus il y a de chances qu’elles se résignent à faire le deuil de leur satisfaction sexuelle. En outre, la simple formulation d’un regret à ce sujet semble, pour certaines, nombriliste et décadente. Qu’est-ce qu’un orgasme, après tout ? Juste un pop ! momentané qui se dérobe à l’instant même où il surgit. » (p. 23)

« Dans les pages de magazines distribués dans tout le pays, […] des Américains, le souffle coupé, ont pris connaissance de statistiques qui faisaient voler en éclats les vieilles idées indéboulonnables sur la sexualité féminine, comme les croyances selon lesquelles les femmes seraient peu portées sur la chose, les lesbiennes seraient un mythe et l’orgasme vaginal serait la norme. […] Sur les 62 % de femmes qui disaient se masturber, 84 % stimulaient leur clitoris et leurs lèvres, tandis que 20 % avaient plutôt recours à une forme de pénétration vaginale. Fait hilarant : lorsque les chercheurs en charge des entretiens expliquaient l’efficacité de la stimulation clitoridienne à ces 20 % de femmes, elles avaient tendance à laisser tomber leurs habitudes vaginales pour se rabattre sur le clitoris. […] Le tableau dressé par le livre de Kinsey offrait un spectacle légèrement différent de la mère de famille américaine archétypale des années 1950. Dans un monde moins compliqué que le nôtre, le rapport d’étude d’Alfred Kinsey aurait immédiatement transformé le regard posé par l’occident sur la sexualité des femmes. Mais on était dans l’Amérique des années 1950. Donc, au lieu de cela, il y eut un retour de bâton immédiat et ravageur – un backlash. » (p. 61-62)

208 pages, 17 €, ISBN : 978-2-35522-145-3
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Otages
Nina Bouraoui, J.-C. Lattès, 2020

Présentation : Sylvie Meyer travaille à la Cagex, une entreprise dirigée par Victor Andrieu. Un petit chef qui se plaint en permanence et qui finit, un jour, par donner de nouvelles responsabilités à Sylvie : surveiller les employées et établir des listes : qui travaille bien ? qui rechigne à l’ouvrage ? qui arrive en retard ? Il s’agit d’établir un « vivier » des meilleures employées, afin de virer les autres. Blâmant une économie en berne, Andrieu se dédouane de toute responsabilité personnelle. Sylvie commence par s’exécuter, de façon précise et appliquée. Et puis un jour, tout bascule. Son mari qui l’a quittée, cette tâche de sélection, tout cela est trop pour elle. Elle va alors commettre un acte qui va la conduire à être enfermée. Et si c’était là, entre quatre murs, qu’elle se sentait finalement libre ? Libérée des injonctions d’une société capitaliste, mais libérée également d’un traumatisme qui la hante depuis l’adolescence et qui l’a marquée au fer rouge de la violence et de l’humiliation.

Ce qu’on a aimé : La fausse simplicité et la finesse du style de l’autrice nous font véritablement pénétrer dans la constellation des émotions de Sylvie Meyer. Initialement conçu pour le théâtre, ce monologue introspectif donne une voix à celles qui en sont habituellement privées. Alors que la France est toujours sujette aux mouvements sociaux, ce texte intervient à point nommé. Nina Bouraoui mêle réflexions sur le sexisme et réflexions sur les dégâts causés par le capitalisme afin d’esquisser un portrait intraitable de notre société.

Le passage à retenir : « C’est le moment de parler de la violence. Je suis prête. J’ai les mots, la force. Je n’ai plus rien à perdre. La violence que j’ai connue, que l’on m’a enseignée, que j’ai essayé d’oublier, sans y parvenir, voilà ce dont je vais enfin parler. C’est à cause d’elle que j’ai tout perdu. Elle s’est larvée en moi et a ressurgi avec Andrieu. Il fallait bien, un jour ou l’autre, que je me venge. Cette violence a une histoire. Ce n’est pas la plus belle de mes histoires, mais elle reste la plus grande car elle a tout emporté avec elle. » (p. 114-115)

152 pages, 18€, ISBN  : 978-2-7096-5055-7
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Les corps abstinents
Emmanuelle Richard, Flammarion, 2020

Présentation : Après avoir publié trois romans (La légèreté, 2014 ; Pour la peau, 2016 ; Désintégration, 2018), Emmanuelle Richard présente Les corps abstinents, un objet littéraire entre l’enquête journalistique et le recueil de nouvelles. Elle-même abstinente sexuelle pendant cinq ans, l’autrice âgée de 34 ans a rencontré une quarantaine de personnes qui ont choisi, chacune pour des raisons différentes, de ne plus avoir de rapports sexuels. Elles s’appellent Sandrine, Thomas, Lucie, Nino ou Flora, pourraient être vous, pourraient être moi, et toutes se confient sur ce qu’elles ont de plus intimes, produisant ainsi des témoignages rares et très éclairants.

Ce qu’on a aimé : À notre connaissance, aucun·e écrivain·e n’e s’était jusqu’alors emparé de ce sujet. Pour la plupart des gens, l’abstinence est soit subie soit liée aux convictions religieuses. Or, Emmanuelle Richard met la lumière sur l’abstinence volontaire qui est, encore en 2020, perçue comme anormale ou honteuse. Ce livre est un véritable outil pédagogique : il déconstruit un nombre incalculable de préjugés sur notre sexualité et se révèle aussi une merveilleuse défense de la liberté individuelle. On retient particulièrement l’histoire de Virginie, “abandonnique, hypersensible et très sentimentale”, qui prend le parti “d’arrêter les hommes pour une durée indéterminée” et vit ses premiers orgasmes en faisant l’acquisition d’un sextoy. C’est touchant et délicat. Et puis, il y a cette phrase, qu’on peut garder avec soi après avoir terminé sa lecture, comme un mantra : “Je n’ai pas besoin d’être dans une relation sentimentale pour me sentir exister.” À méditer !

Le passage à retenir : « Dans mon cas, ce vide, alternativement subi ou choisi, a connu un nombre infini de variantes. Si la constante a été, durant ces dernières années, l’absence de sexualité dans les faits, mon rapport à cette absence n’a cessé de se modifier. Parfois, il s’agissait d’une absence subie, douloureuse et frustrante. À d’autres moments, cela a été une nécessaire récupération de moi-même ou une exigence. Cela a pu aller jusqu’à se traduire par un choix affirmé de me retirer du marché de la séduction et constituer une richesse profonde convertie en force. Il y a par conséquent eu des périodes où j’ai pu vivre ce retrait comme très heureux. Durant d’autres, la pensée même de sexualité n’existait plus pour moi, c’était une chose qui ne faisait plus partie du monde. Je suis passée par des états successifs, intermédiaires et très variés, mais une constante revenait toujours : la notion du toucher. Ce qui était commun à ces différents états était la question de la gestion de cette absence-là. Ce creux très particulier ne partage rien avec le vide créé par l’abstinence. C’est autre chose. Cela se traduit par un manque profond, parfois terriblement dur à gérer et endurer. J’ai voulu en parler avec d’autres. »

288 pages, 19€, ISBN : 978-2-08-150437-0
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1 %, reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches
Vandana Shiva, Rue de l’échiquier, 2019

Présentation  : Dans cet essai à la fois inspiré et très documenté, Vandana Shiva se confronte au club des milliardaires – Gates, Buffet, Zuckerberg et autres empereurs modernes – et dénonce l’impact destructeur du modèle de développement économique linéaire poursuivi par les multinationales qu’ils ont créées. Car leur quête insatiable du profit a instauré de manière antidémocratique l’uniformité et les monocultures, la division et la séparation, les monopoles et la domination des un·e·s par les autres – et ce, dans des domaines aussi divers que la finance, l’alimentation, l’énergie, l’information, la santé et même les relations humaines. Se fondant sur des faits souvent méconnus – et en particulier sur le rôle de la Fondation Bill et Melinda Gates –, Vandana Shiva analyse comment la soi-disant « philanthropie » est devenue le moyen de contourner les structures démocratiques, d’empêcher la diversité et d’imposer des idées totalitaires, portées par une vision unique de la science, de l’agriculture et de l’histoire. Elle appelle à la « résurgence du savoir réel, de l’intelligence réelle, de la richesse réelle, du travail réel, du bien-être réel », afin que chacun d’entre nous puisse revendiquer le droit à vivre, penser, respirer et manger librement.

Ce qu’on a aimé  : Vandana Shiva dresse un portrait critique, fouillé et scientifique, de la philanthropie, monstre caché du capitalisme et véritable danger démocratique. On découvre les stratagèmes employés par les multinationales pour alimenter la financiarisation à travers brevets et numérisation forcée, mais aussi la manière dont l’argent public est utilisé pour engranger des bénéfices privés. En produisant séparation, violence, colonisation et extractivisme, l’empire de 1 % de la population mondiale renforce son monopole tout en nuisant à la vie et aux droits des individus.

Les passages à retenir  : «  Le philantrocapitalisme tel que le pratique Bill Gates ne relève guère de la charité ou du don, mais plutôt du profit, du contrôle et de l’accaparement. Il s’agit d’un modèle économique d’investissement et d’un modèle politique de contrôle qui étouffent la diversité, la démocratie et les solutions alternatives et qui, en attribuant des aides financières, exercent une domination et valent de nouveaux marchés et monopoles au milliardaire.  » (p. 132)

«  La colonisation par 1 % de la population, c’est le raturage de ces parcours, de notre mémoire collective et de nos imaginaires dans lesquels nous puisons la force d’agir et de nous battre. Partout dans le monde, on écrit une histoire nouvelle qui prend acte de la violence de la colonisation passée et actuelle, qui explore comment associer le local et le planétaire, qui relie entre eux les parcours créatifs de nos cultures si diverses et fait cohabiter les créativités et les intelligences de tous les êtres vivants.  » (p. 141)

224 pages, 19 €, ISBN : 978-2-37425-179-0
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Les femmes de droite
Andrea Dworkin, Éditions du Remue-Ménage, 2012

Présentation  : Militante féministe, Andrea Dworkin a voulu comprendre pourquoi des femmes rejettent le féminisme et n’hésitent pas à se montrer racistes et homophobes. Comment expliquer cet apparent paradoxe ? Dans un contexte où les femmes sont subordonnées aux hommes, les femmes de droite concluent ce qui leur paraît le marché le plus avantageux : en échange de leur conformité aux rôles traditionnels, la droite leur promet la sécurité, le respect, l’amour. Elles font donc le pari qu’il est préférable de prendre le parti du patriarcat plutôt que de combattre ce système dont la violence est trop souvent meurtrière. Mais la droite et l’antiféminisme se fondent sur le mépris des femmes et encouragent l’exploitation de leur sexualité : «  ce que font les femmes de droite pour survivre au système de classes de sexe ne signifie pas qu’elles y survivront : si elles sont tuées, ce sera probablement aux mains de leur mari.  » Une réflexion brutale et sans concession, qui appelle à la révolte féministe.

Ce qu’on a aimé  : Andrea Dworkin théorise le discours des femmes conservatrices de la société américaine qui reproduisent des schémas patriarcaux et explicite comment elles en viennent à avoir ce système de pensées. Soumises à la volonté masculine, ces femmes font le choix, souvent inconscient, de faire de cette soumission le sens de leur vie, de l’accepter car sinon cela reviendrait à admettre qu’on leur a dérobé la capacité de volonté et de décision. C’est aussi une manière de survivre que d’obéir, de choisir la conformité plutôt que de combattre. Andrea Dworkin analyse les stratégies utilisées par ces femmes, qui perpétuent l’antiféminisme à travers plusieurs sujets ; l’avortement, le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie. Elle dresse un portrait peu flatteur, mais sans jamais oublier que ce sont la société et les rapports de domination des hommes qui sont à remettre en cause. Dans sa radicalité, l’autrice manie à merveille le basculement entre regard empathique pour ces femmes et arguments vindicatifs contre leurs valeurs.

Ce qu’on a moins aimé  : La lecture peut être fastidieuse car truffée de références universitaires.

Le passage à retenir  : «  Le mariage est censé les protéger du viol  ; être entretenue au foyer est censée les protéger de l’exploitation économique d’un marché analogue à un système de castes  ; la reproduction leur accorde le peu de valeurs et de respect qu’elles ont, ce qui les amène à accentuer la valeur de la reproduction, même si cela signifie accroître leur vulnérabilité à l’exploitation reproductive […]  ; le mariage religieux est censé les protéger de la violence conjugale, puisque l’épouse est censée être chérie et respectée. Les failles de cette logique sont simples  : le foyer est en fait l’endroit le plus périlleux pour une femme, celui où elle est la plus susceptible d’être tuée, violée, battue […]. Ce que font les femmes de droite pour survivre au système de classes de sexe ne signifie pas qu’elles y survivront  : si elles sont tuées, ce sera probablement aux mains de leur mari  ; si elles sont violées, le violeur sera probablement leur mari, un ami ou une connaissance  ; si elles sont battues, l’agresseur sera probablement leur mari […].  »

260 pages, 18 €, ISBN : 978-2-89091-350-9
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