Antispécisme
Petit bingo du véganisme Roseaux, magazine féministe  Janna



Ceci est un article qui déboite tes préjugées sur le véganisme. On parle argent, environnement et conditions animales.

Il y a un sujet que nous n’avons pas encore abordé sur Roseaux et qui nous tient pourtant particulièrement à coeur : le véganisme. Pour celleux qui n’ont pas été sur internet depuis deux ans et celleux qui ne se sont jamais penché·e·s sur la question, l’antispécisme est un mouvement politique qui se bat contre l’exploitation animale sous toutes ses formes. Il s’agit de réhabiliter l’animal en tant qu’individu, et non objet de consommation. Le véganisme en découle. Ce mouvement se traduit avant tout par une action de boycott : un·e vegan ne consomme pas d’aliments tels que le lait, le miel, la gélatine, la viande, les produits testés sur les animaux et refuse d’acheter des biens qui contiennent du cuir, de la laine, de la cire animale, etc. De plus, il s’agit de ne pas prendre part à des activités qui impliquent l’exploitation animale : cirque, zoo, aquarium, équitation… Cela peut sembler compliqué mais le jeu en vaut la chandelle. L’exploitation animale fait de nombreuses victimes (1900 individus tués par seconde, 60 milliards d’animaux tués chaque année ) et est catastrophique pour l’environnement.

On vous a préparé un petit bingo qui pourrait apporter des réponses aux questions que vous vous posez sur ces personnes bizarres qui se nourrissent de graines, d’amour et d’eau fraiche (non). Il n’est bien sûr pas exhaustif et on vous laissera quelques liens pour aller plus loin si vous le souhaitez.

1. Bien sûr, le style de vie vegan concerne avant tout la nourriture. La phrase qu’on entend surement le plus souvent en parlant de véganisme, et celle aussi qu’en bon·ne français·e on a tou·te·s prononcé un jour : je ne pourrais jamais me passer de fromage.

En réalité, il est plus facile que ce qu’on ne pense de s’en passer. De plus, les alternatives végétales au fromage existent, même si elles ne se valent pas toutes (mais comme leurs homologues d’origine animale, soyons honnêtes). On ne saurait trop vous conseiller les vromages de Jay&Joy ou encore ceux de La petite fromagerie, pour rester dans les marques françaises. Dans cette vidéo, Sébastien Kardinal nous fait une dégustation de fromages végétaux. Bon appétit !

Vous pouvez aussi créer vos propres fromages à base de noix de cajou ou de pomme de terre, bien plus économiques. Celui-ci est notre grand fav (vous pouvez ajouter une carotte pour en faire un fromage type dips).

 

2. Pas sûre que cette question soit encore d’actualité, mais pourquoi pas : et pour les protéines ?
Alors là, je vous renvoie vers des liens de professionnels, mais sachez que les protéines se trouvent très facilement dans les végétaux et que celles-ci sont même plus facilement assimilables pour le corps humain. Cette vidéo l’explique très bien et ce tableau aussi. Par contre, si vous décidez de franchir le pas, n’oubliez pas de vous complémenter en vitamine B12 qui, elle, est OBLIGATOIRE car difficile à trouver dans le règne végétal.

 

3. Le prix, voilà ce qui inquiète beaucoup de monde avant de franchir le pas. On entend souvent dire : être vegan, c’est cher, je n’ai pas les moyens d’acheter des viandes végétales et autres substituts à 30 € le kilo.
Là encore, on va devoir démentir. Non, être vegan revient en réalité moins cher qu’une alimentation omnivore. Pourquoi ? Regardez bien les produits les plus coûteux sur votre ticket de caisse, en général c’est la viande et le fromage. À partir du moment où vous remplacez ces produits par des légumineuses, la facture baisse radicalement. À vous de choisir ce que vous voulez faire avec l’argent économisé, vous pouvez l’utiliser pour investir dans des produits de meilleure qualité, des viandes et des fromages végétaux ou encore tout simplement le mettre de côté. En tout cas, dites-vous que les produits qu’on appelle “simili” sont des petits plaisirs qu’on s’offre de temps en temps mais ne sont en aucun cas indispensables à votre alimentation. Le repas de base d’une personne vegan lambda est composé de féculents, de legumes, de légumineuses et de fruits. Rien de bien excentrique. Par contre, c’est valable uniquement si vous avez le temps et la possibilité de cuisiner, les plats préparés vegan sont effectivement un peu plus chers que leurs homologues carnés. Cela s’explique par la faible demande et par la qualité des produits utilisés. Mais j’ai bon espoir que ça change bientôt, pas mal de gros industriels proposent désormais une gamme vegan.

4. La question qu’on appelle “le cri de la carotte”. Je pense que vous voyez de quoi je parle : et si les végétaux ressentaient aussi la douleur ?
Admettons qu’on puisse prouver dans plusieurs années que les végétaux ressentent la douleur, il sera toujours plus judicieux de consommer des végétaux plutôt que des animaux. Il faut 15 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de boeuf. Tout est dit.

5. Etre vegan, c’est difficile
Certaines personnes n’ont ni assez de temps, ni assez d’énergie à accorder à leur alimentation. L’essentiel est d’y aller à son rythme, de faire de son mieux et de ne surtout pas culpabiliser. Si vous avez craqué pour un bout de fromage, pensez aux produits d’origine animale que vous n’avez pas consommé depuis le début de votre transition. Tout se fera naturellement et un jour, promis, l’odeur de la raclette vous donnera la nausée. Il faut voir votre nouveau mode de vie comme une expansion et non comme une privation. N’hésitez pas à ouvrir votre horizon, découvrez de nouveaux produits, goutez, intégrez de nouvelles épices à votre cuisine, kiffez. Et rappelez vous, quand les habitudes sont prises, tout devient plus facile.

6. Et puis pour le reste, on fait comment ?
Le reste, c’est votre canapé en cuir (dans ce cas là je vous conseillerais de le changer car je trouve ça vraiment de mauvais gout ;-)), votre perfecto, vos chaussures, votre pull en cachemire… Il faut noter un truc, devenir vegan ne signifie pas jeter la moitié de votre garde robe. Gardez les pièces que vous aimez et profitez-en jusqu’au bout. Si à un moment les porter vous met mal à l’aise, n’hésitez pas à les donner à vos proches ou à des gens qui en ont besoin. S’habiller vegan s’avère parfois difficile car cela a un certain prix, alors pas de panique, si vous avez un petit budget, choisissez des produits vegans “par accident” : un petit pull en acrylique, un top en coton, etc. Encore une fois, il ne s’agit pas d’être parfait mais de faire du mieux qu’on peut en fonction de ses moyens.

7. Est-ce que cela s’arrête à la consommation ?
Bien sûr que non. Vous avez aussi la possibilité de participer à des actions concrètes, par exemple filmer dans les abattoirs ou recueillir les animaux qui y sont destinés. Vous pouvez aussi ouvrir une chaine Youtube ou un blog pour parler de véganisme. Mais ne vous mettez pas la pression, chacun·e milite à sa façon.
Et surtout n’oubliez pas, être vegan ne signifie en aucun cas être “pur·e”. Vous n’avez pas à atteindre la perfection pour mériter le titre de bon·ne vegan et vous n’avez pas pour obligation de jouer les évangélistes à chaque fois que vous croisez un·e omnivore. Etre vegan, c’est juste faire de son mieux pour construire le monde de demain, avec amour et compassion.

Sources :



- Nombre d’animaux tués
- Nourriture consommée par les bovins
Pour aller plus loin :

Documentaires :

- Cowspiracy de Kip Andersen et Keegan Kuhn
- What the health

Chaines youtube :

- Antastesia pour ses reflexions intéressantes sur le spécisme.
- A privileged vegan pour son approche intersectionelle du véganisme
- Le discours le plus important de votre vie (en anglais) de Gary Yourofsky car même si on est loin d’être d’accord avec le personnage, ce discours explique très bien les mécanismes sociaux présents derrière la consommation des produits animaux.
- Jenny Mustard (en anglais) qui raconte très bien son parcours dans le véganisme, autant d’un point de vue éthique qu’en partageant des recettes incroyables.
- Mae Flowers (en anglais) dont la chaine est dédiée à son mode de vie alimentaire.
- Gurren Vegan pour ses vidéos assez documentées.
- Lloyd Lang, Monami Frost (en anglais) et Cheap Lazy Vegan (en anglais) pour leurs recettes gourmandes, économiques et faciles

Blogs :


- VG zone, l’une des premières plateformes ayant commencé à référencer les lieux et les produits vegans en France. Géré par Sebastien Kardinal et Laura VGpower, deux excellent·e·s cuisinier·e·s.
- 
Insolente veggie pour ses BD pleines d’humour 
- 
Antigone 21 pour ses articles passionnants 

Livres :

- Antispéciste d’Aymeric Caron, si vous ne devez en lire qu’un sur le sujet, c’est celui là

- La Politique sexuelle de la viande de la féministe militante Carol J. Adams

- Industrie laitière - Une plaie ouverte à suturer ? Regard éthique sur la filière du lait suisse - Virginia Markus
- Introduction aux droits des animaux - Gary Francione




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