Produit par Nouvelles Écoutes, le nouveau podcast d’Anouk Perry est un bonbon pour les oreilles. Entre enquête policière, partouze, infection sexuellement transmissible (IST), slutshaming et transidentité, on découvre une série pleine d’humour, de générosité et de douceur.
Tout commence par un SMS : « Salut Anouk, ça va ? » Derrière ce qui parait être une tentative d’approche se cache en fait une nouvelle peu réjouissante. Un ancien amour de vacances, David, lui annonce qu’il a chopé la chlamydia, cette IST dont on connait le nom mais qui reste très floue pour nombre d’entre nous. Ce cher David conseille donc à Anouk de se faire dépister à son tour. Attention, ceci n’est pas un spoiler : le test s’avère être positif. Anouk se fait donc traiter contre cette saleté de bactérie et prévient elle aussi ses dernièr·e·s partenaires sexuel·le·s. On pourrait croire que c’est la fin, mais c’est ici que tout commence.
Avant de découvrir qu’elle avait attrapé la chlamydia, Anouk a organisé une partouze chez elle, avec David et trois autres personnes. Et selon ses calculs, ce serait à ce moment là que la bactérie lui a été refilée. Une question s’impose alors : qui lui a refilé la chlamydia ? On pourrait dire qu’on s’en fiche, que le mal est fait, et c’est peut-être vrai. Mais ce qui serait encore plus cool, ce serait de mener l’enquête !
Anouk tente de recontacter ses partenaires partouzien·n·e·s pour l’aider à éclairer cette mystérieuse situation, et revenir sur cette soirée qui les a tou·te·s marqué·e·s d’une manière où d’une autre. Et même si toute cette histoire part quand même même d’une bactérie dont tout le monde se serait bien passé, on serait presque heureux·se qu’elle ait décidé de s’installer dans le corps de la journaliste. Parce que ce podcast fait beaucoup de bien.
Une amie d’Anouk, lorsqu’elle lui a annoncé qu’elle avait la chlamydia, lui a avoué que, pour elle, tout cela ressemblait à « un truc de séries ». Et finalement, c’est ce que la jeune femme en a fait. En 5 épisodes au suspens quasiment insoutenable, on retrouve des « points santé » captivants documentés par une gynécologue qui a un nom de bonbon (et rien que ça, on adore), des souvenirs de parties de jambes en l’air, mais aussi de la diversité concernant les orientations sexuelles et les identités de genre. Sans le faire exprès, elle a le casting parfait.
À travers ce Cluedo de la baise, Anouk nous parle donc de ses soupçons, ses doutes, de ces moments pas glorieux où elle ne s’est pas protégée, mais surtout, surtout, elle fait preuve d’un respect et d’une bienveillance sans faille – sauf pour la méchante personne qui juge sa vie sexuelle, et on la comprend bien.
On plonge les deux pieds dans cette flaque de boue, avec ses partenaires et elle, on apprend plein de choses dont on avait aucune idée et on réapprend plein de choses qu’on avait oubliées. Nous aussi on veut savoir, savoir comment, pourquoi tout cela est arrivé. Avec des portraits intimistes et décomplexés, Anouk dévoile bien sûr une partie de sa vie sexuelle mais aussi, et c’est bien là le plus important, nous invite à faire une introspection. Réfléchir à nos responsabilités, au consentement, à ce qu’on aurait pu mieux faire. Et puis, elle soulève aussi des questions que certain·e·s ce sont peut-être déjà posées. Est-ce que ça sert à quelque chose de se laver les mains après le sexe ? Est-ce que les poils pubiens protègent des IST ? Est-ce que je devrais aller me faire dépister ? Et puis finalement, est-ce qu’il faut vraiment savoir qui lui a refilé la chlamydia ?
À aucun moment ce podcast ne porte de jugement sur les pratiques sexuelles de ses intervenant·e·s. Il ne fait que poser des questions, exposer des faits scientifiques et questionner, aussi, l’honnête de chacun·e. Qui a été contaminé·e ? Qui l’a dit aux personnes concernées ? Qui a léché qui ? Anouk et les intervenants·e·s parlent crûment mais surtout iels parlent vrai. Vrai comme la fois où tu ne t’es pas protégé·e parce qu’un peu bourré·, vrai comme celle où tu as menti sur la date de ton dernier dépistage, vrai comme les tromperies, les rencontres hasardeuses, les partouzes qu’on organise dans son lit (king size, parce que what else ?).
Ce podcast est doux, très drôle et très sérieux à la fois. il ne stigmatise ni les personnes infectées ni les IST, et fait la part belle à une sexualité éclairée, consentie et positive. Il donne envie de baiser mais aussi d’uriner dans un petit bocal, et je pense qu’on n’a pas mieux à faire.
Si tu veux en savoir un peu plus, tu peux mater cette vidéo et pour écouter les autres podcasts d’Anouk Perry, regarde par-là.