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Notre sélection de livres pour l'été Roseaux, magazine féministe  Roseaux



Cet article fait partie du dossier "Roseaux lit".
Tu pars en vacances ? Tu passes l’été à travailler ? Tu as un petit budget ? Tu en as marre des sélections estivales de livres composées uniquement de romans à l’eau de rose ? Tu veux profiter de l’été pour te distraire et/ou t’instruire ? Nous t’avons préparé une sélection de livres, suivant plusieurs critères : un lien plus ou moins fort au féminisme, des prix les plus abordables possible, une répartition en fiction et non-fiction. Il s’agit d’une sélection tout à fait subjective, basée sur nos lectures coups de cœur. D’ailleurs, n’hésite pas à nous faire part des tiennes, afin que cette liste s’enrichisse !

Pour chaque livre, nous avons mis le lien du site leslibraires.fr, un site qui permet d’acheter des livres en ligne dans des librairies puis de se les faire livrer, et ainsi de soutenir les librairies indépendantes. Si tu achètes un livre par ce lien, cela nous reversera une partie de l’achat et ainsi nous aidera à payer les frais d’hébergeur de Roseaux.

 

FICTION

 

Margaret Atwood, La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale, et la série du même nom)

Ce livre a beaucoup fait parler de lui depuis deux ans : il est devenu un best-seller après la victoire de Trump et s’est d’un seul coup vendu comme des petits pains – au même titre que 1984 de Georges Orwell, autre dystopie très inquiétante – alors même que le livre n’avait pas connu de succès retentissant lors de sa sortie en 1985. Tu as peut-être (aussi) entendu parlé de la série, adaptée du roman dystopique, que nous te recommandons par la même occasion. C’est l’histoire de June, devenue Offred (littéralement « de Fred »), qui est forcée de devenir la servante d’un couple en vue dans un régime dictatorial, appelé « Gilead », remplaçant les actuels États-Unis. La fertilité des habitant·e·s ayant quasiment disparu, une secte religieuse a pris le pouvoir et organise cette nouvelle société en se basant sur des interprétations fallacieuses de la Bible. Ce roman est devenu un classique de la fiction féministe et la série vaut, elle aussi, le détour. Mais attention, gros TW viol et violences physiques et psychologiques à plusieurs endroits du roman, tout comme dans la série.

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Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée (et la suite de ses mémoires)

L’autobiographie de Simone de Beauvoir est un monument littéraire, historique et féministe. Littéraire par le style et les méthodes narratives employées. Historique parce que l’autrice nous prend par la main et nous fait découvrir toute une époque, en traversant avec nous une bonne partie du 20e siècle. Féministe, enfin, parce que c’est l’histoire d’une émancipation féminine assez incroyable et inspirante. Le premier tome s’attache à montrer la construction de la personnalité de la jeune Simone, et comment ces premières années, jusqu’au milieu de son adolescence, ont forgé la femme qu’elle est devenue ensuite. Une série de livres qu’on dévore comme un roman.

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Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah (Americanah)

Ifemelu, une jeune fille qui vit à Lagos au Nigéria avec sa famille, part faire ses études à Philadelphie aux États-Unis. Pour suivre beaucoup de jeunes gens de son âge qui partent étudier à l’étranger, mais aussi, et surtout, pour fuir une peine d’amour, une relation contrariée avec Obinze, qui, de son côté, s’en va à Londres. Le roman croise leurs deux trajectoires, leurs deux expériences de la migration. Aux États-Unis, Ifemelu « apprend qu’elle est noire » et se trouve sans cesse renvoyée à cette assignation, d’autant que le jeune universitaire américain qu’elle rencontre là-bas, et avec lequel elle finit par vivre, est particulièrement engagé dans la lutte pour les droits des minorités. Americanah est un roman sur le départ, sur l’extranéité et la difficulté à trouver sa place quand les autres décident pour toi qui tu es. L’autrice ne manque jamais d’épingler avec une ironie mordante les scènes de racisme ordinaire. Mais c’est aussi un roman sentimental qui reprend avec ironie les codes du roman anglais du mariage, dont Jane Austen était la maîtresse du genre. Les deux personnages finiront-ils par se retrouver ? Jusqu’au bout, l’écrivaine nous tient en haleine avec cette histoire de double exil géographique et amoureux.

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Cy, Le vrai sexe de la vraie vie (BD)

Comme un certain nombre de personnes, tu as peut-être découvert Cy alors qu’elle dessinait, une fois par mois, des strips de cul sur Madmoizelle, réalisés à partir de témoignages de lecteur·ice·s. Ici, le concept est le même et le titre est annonciateur : Cy nous montre des scènes de cul issues de la vraie vie, loin des films avec leurs scénarios stéréotypés et leurs corps normés. En plus, elle glisse de temps en temps, entre deux histoires, des pages d’informations, par exemple sur la contraception. Les dessins sont magnifiques, les histoires souvent très drôles et/ou émouvantes, cette BD est une petite merveille.

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Chloé Delaume, Les Sorcières de la république

On connaissait Chloé Delaume pour ses autofictions, dans lesquelles elle analyse, par le biais d’un travail sur la langue, des traumatismes d’enfance. Ici, il s’agit d’une dystopie. Ou d’une utopie… cela dépend de quel côté on se place. En 2062, la Sibylle fait l’objet d’un procès au Tribunal du Grand Paris, anciennement Stade de France. Alors que le Parti du Cercle a été élu à la présidence de la République en 2017, une amnésie collective est votée par référendum trois ans plus tard. Le roman raconte la reconstruction des événements qui se sont produits lors du Grand Blanc, quand les déesses de l’Antiquité grecque descendues de l’Olympe ont tenté de donner le pouvoir aux femmes, à coup de formules magiques et de workshops d’empowerment, une période que le peuple français a voulu effacer de sa mémoire. Comment en est-on arrivé là ? Comment les femmes ont-elles voulu prendre le pouvoir ? L’autrice dresse avec un humour grinçant un portrait sans concession de notre société et de ce qu’elle est en train de devenir : une société de consommation hyper-connectée, une société spectacle dans laquelle les discriminations sont toujours à l’œuvre, une société qui lutte contre le progrès social et qui subit le dérèglement climatique. Si de nombreux passages font froid dans le dos, par leur réalisme, d’autres sont à mourir de rire, comme par exemple l’échange de mails entre Jésus et Artémis pendant les débats autour du mariage pour tou·te·s. Un roman simple et délicieux à lire.

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Annie Ernaux, Les Armoires vides, La Femme gelée, Les Années, Mémoire de fille

Annie Ernaux est une grande autrice et l’on pourrait aisément citer toute sa bibliographie. La plupart de ses livres sont relativement courts, écrits dans un style que l’on pourrait qualifier de dépouillé ; mais en y regardant de plus près, l’on s’aperçoit qu’elle ne laisse rien au hasard. Nous vous proposons ici quatre de ses livres : Les Armoires vides raconte l’enfance et l’adolescence d’une jeune fille dans un village après la Seconde Guerre mondiale, entre fracture sociale, premiers émois amoureux et découverte de la culture. La Femme gelée est le récit d’une femme qui s’ennuie, tout en étant surmenée par tous les rôles qu’elle doit remplir (professeure, mère, maîtresse de maison, épouse) : la démonstration par l’exemple de la charge mentale. Les Années est un récit un peu particulier, ayant pour toile de fond le 20e siècle et les événements qui le ponctuent : une fresque historique passionnante. Enfin, Mémoire de fille évoque le séjour d’une jeune fille en colonie de vacances. Elle veut se décoincer et faire comme les autres filles de son âge, c’est-à-dire coucher avec un garçon. Mais sa nuit ne se déroule pas comme elle l’avait prévu et elle fait la brutale expérience de la violence des relations femmes-hommes (TW viol).

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Elena Ferrante, L’Amie prodigieuse (L’Amica geniale, 4 tomes)

Naples, après la guerre. Un quartier, « le quartier » – on l’appellerait banlieue en d’autres temps, d’autres lieux – où grandissent Elena et Lila, loin de la mer et des belles avenues du centre-ville ; un bar-épicerie, une école, une cour d’immeuble, les ragots, la pauvreté. Elena, la narratrice, nous promène à travers cinquante ans de la vie de deux femmes, deux amies que tout oppose, ou presque. On raconte trop rarement l’amitié entre femmes avec une telle intensité : admiration et jalousie, disputes et retrouvailles, amour inconditionnel et rancœurs impardonnables, et le destin, la chance, les hasards qui creusent le fossé entre elles. On assiste aux mille revirements politiques qui secouent l’Italie, des révolutions des poète·sse·s et des ouvrier·e·s à la lente évolution de la place des femmes, de leur statut… Au milieu de tous ces tourments, Elena et Lila grandissent, deviennent femmes, mères, épouses, employées, amantes, étudiantes, révolutionnaires, résignées, heureuses, rivales… Difficile de résumer cette énorme fresque à la fois bouleversante et passionnante, d’autant plus qu’il est difficile de poser le livre une fois commencé. Conseillé pour : les courageux·ses avec beaucoup de temps pour lire cet été / les amateur·ice·s de grandes sagas / les après-midis à la plage.

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Raphaële Frier, Grosse Folie

Ce court roman pour adolescent∙e∙s (et jeunes adultes) sent bon l’été, le chant des cigales en fond sonore et les plages bondées du Sud en arrière-plan. Chloé, 17 ans, est grosse, et tout le monde le lui fait savoir. Quentin, lui, vient d’avoir le bac et vit dans l’ombre de son frère, incarnation du mâle populaire et viriliste. La souffrance de ces adultes en construction est palpable à travers la cruauté des autres, de leurs regards et de leurs mots. Cette histoire d’amour parle d’émotions adolescentes, sans rien enlever à leur force et leur difficulté. L’écriture et les sentiments de Chloé résonnent tendrement : l’amour que Quentin lui porte ne lui fera pas accepter son physique ni le regard des autres, mais il peut lui apprendre que son corps peut servir à autre chose qu’à se détester. Grosse folie est un livre poignant qui donne matière à réflexion et traite de la grossophobie avec une belle et juste délicatesse. On en profite pour te recommander la maison d’édition Talents Hauts (et particulièrement leur collection « Ego »), qui publie de chouettes livres pour adolescent·e·s et jeunes adultes.

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Charlotte Perkins Gilman, La Séquestrée (The Yellow Wallpaper)

C’est probablement la nouvelle la plus connue de cette autrice américaine : on y suit une femme, mariée à un docteur dénué de toute connaissance basique de psychologie et de toute empathie. Persuadé – notamment par ses confrères – que la narratrice fait une dépression post partum et est en train de perdre pied, il l’emmène se « reposer » dans une maison de campagne. Enfermée des semaines durant dans sa chambre, la narratrice est en proie à des hallucinations qui vont grandissantes. Elle est la seule à voir le papier peint bouger et à savoir qu’il y a une femme enfermée derrière, dans le mur de sa chambre. Un récit très fort et très impressionnant sur la différence, sur les convictions, sur la solitude et sur le confinement des femmes, écrit par une grande féministe (dont la vie et le reste de l’œuvre valent aussi la lecture).

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Violette Leduc, Thérèse et Isabelle, La Bâtarde

Violette Leduc, amie et protégée de Simone de Beauvoir (et de Jean-Paul Sartre), est très vite tombée dans l’oubli après sa mort prématurée. Elle a laissé derrière elle une œuvre relativement importante et surtout très impressionnante tant par le style que par sa vie qu’elle n’a cessé de mettre en scène dans chacun de ses écrits. Nous vous proposons de découvrir ici deux de ses livres les plus connus. Thérèse et Isabelle raconte l’histoire d’amour de deux jeunes filles en internat, ainsi que la découverte pour Thérèse de la sexualité et du plaisir qu’elle trouve dans une relation avec une autre jeune femme. Le style, incomparable, transcende le récit de cet apprentissage sexuel. Retrouvez notre article sur ce livre ici. La Bâtarde est le premier des trois tomes de son autobiographie (le reste de son œuvre est classable dans le domaine de l’autofiction, bien qu’il y ait des débats sur le sujet) : Violette Leduc y narre son enfance, sa relation avec sa grand-mère et avec sa mère, une femme pour le moins spéciale, et avec les autres, notamment l’absence de relation avec sa famille paternelle. Le récit de l’enfance, est celui d’une enfance particulière, son père, issu d’un milieu bien plus privilégié que sa mère, ne l’ayant jamais reconnue comme sa fille. Souvent tragiques, ses livres sont également plein d’une ironie toujours mordante : l’autrice n’aime pas se prendre au sérieux et le·a lecteur·ice se laisse prendre au jeu.

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Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Histoire de la violence et Qui a tué mon père

Édouard Louis a fait fureur – et scandale – en 2014 lors de la sortie de son premier livre, En finir avec Eddy Bellegueule. Quatre ans et plusieurs ouvrages plus tard, nous t’invitons à découvrir cet auteur hors du commun. Tu peux lire Qui a tué mon père, sorti au printemps, mais le mieux est encore de les lire dans l’ordre chronologique : En finir avec Eddy Bellegueule (TW homophobie) dit tout de l’enfance douloureuse et traumatisante d’un garçon chétif et homosexuel dans la classe ouvrière. Reproductions sociales, homophobie, misogynie, pauvreté… Peu de sujets échappent à la plume acerbe et vivifiante d’Édouard Louis quand il raconte son enfance et son adolescence dans un village de Picardie. Un milieu d’une grande misère sociale où s’exercent rejet, humiliation et violence quand un petit garçon a une gestuelle et une démarche trop efféminées. En découvrant son homosexualité, Eddy apprend à détester sa famille, ses origines, et face au constat de cet échec cuisant, il change d’univers et de classe sociale pour réapprendre d’autres codes, d’une tout autre violence. Histoire de la violence (TW viol et racisme), paru deux ans plus tard, raconte la nuit passionnée que le narrateur passe avec un jeune homme, avant que ce dernier, au petit matin, ne lui vole des affaires puis le viole. Comment se passe l’après ? Le traitement d’urgence contre le VIH, la plainte au commissariat et la confrontation au racisme : dénoncer son violeur, racisé, ne serait-ce pas lui faire du tort ? Comment se comporter, comment (ré)agir, où est et que devient la morale ? Enfin, dans Qui a tué mon père, l’auteur retrace la vie de son père, ou plutôt le peu qu’il en sait, tout en liant cette vie à la politique car, comme il l’écrit : « Tu appartiens à cette catégorie d’humains à qui la politique réserve une mort précoce. » S’il est intéressant, ce dernier ouvrage est moins prenant que les deux premiers, mais vaut quand même le détour.

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Léonora Miano, La Saison de l’ombre

Dans ce court roman, Léonora Miano nous emmène en Afrique subsaharienne, au temps de l’esclavage. Le lieu et l’époque ne sont jamais précisé·e·s. Après un incendie dans le village d’un clan, douze hommes manquent à l’appel, notamment les fils aînés des familles. Tout le village cherche alors des réponses à cette tragédie, par le songe, par l’interrogation des ancêtres, puis par une quête qui emmène une partie du village jusqu’à la côte. Se dévoile alors une coopération terrifiante entre colons et membres d’un autre clan. Un roman passionnant sur la lutte contre l’esclavage, la solidarité et l’amour.

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Toni Morrison, Un Don (A Mercy)

Amérique, XVIIe siècle. Plusieurs monologues entremêlés partagent les récits de vie de personnages féminins détruits, tenus en servitude. Rythmé par la prose lyrique de Toni Morrison, Un Don ne dénonce pas seulement les ravages de l’esclavage, il montre toutes les facettes destructrices d’une société coloniale blanche et riche envers les femmes, main d’œuvre exploitée et brutalisée dans les plantations de tabac. Cette galerie de portraits (Florens, esclave africaine vendue par sa mère, Sorrow, naufragée, Lina, servante amérindienne…) réinvente un monde dans lequel les femmes ont une voix, puissante et poétique.

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Véronique Olvadé, Ce que je sais de Vera Candida

(TW viol) Sur une petite île imaginaire, près de l’Amérique du Sud, Rose, Violette et Vera Candida subissent un destin similaire. La grand-mère, la mère et la petite-fille enfantent sans pouvoir révéler le nom du père, dans une fatalité inévitablement liée à leur condition de femme. Mais la dernière, désirant briser cette chaîne, fuit son île. Abordant les thèmes de la prostitution, de la folie et du viol, Véronique Olvadé livre un roman complexe et déchirant, vibrant d’amour filial.

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NON-FICTION

 

Quelques discours inspirants :

Sur la Commune : « Vive la Commune ! », procès de Louise Michel (1871) ; « La Commune est proclamée », Jules Vallès (1871) ; « La guerre civile en France », Karl Marx (1871)
Sur le droit à l’avortement : « Elles sont 300 000 chaque année », Simone Veil (1974) ; « Accéder à la maternité volontaire », Lucien Neuwirth (1967)
Sur l’égalité femmes-hommes, du 18e au 20e siècle : « Citoyennes, armons-nous ! », Théroigne de Méricourt (1792) ; « Veuillez être leurs égales », George Sand (1848) ; « Il est temps », Élisabeth Guigou (1998)
Ces discours du 18e siècle à nos jours sont des étapes essentielles des mouvements sociaux en France. Ils sont courts, forts et inspirants, et certains propos sont toujours très actuels.

 

Darina Al-Joundi & Mohamed Kacimi, Le jour où Nina Simone a cessé de chanter ((auto)biographie)

(TW : viol, addictions, grande violence physique et psychologique) Dans ce récit autobiographique, la narratrice raconte à la première personne son adolescence et sa jeunesse dans le Liban du dernier tiers du 20e siècle. Entre la violence de la guerre civile et les exigences de liberté d’un père journaliste et écrivain, la jeune fille puis jeune femme dévore la vie, à grands coups de sexe, d’alcool, de drogues et d’escapades nocturnes. Elle se heurte à la violence de la guerre, de la société, des hommes. Elle continue de lutter malgré tout. Cette histoire est celle de Darina Al-Joundi : elle est à la fois bouleversante, terrifiante, émouvante et très prenante.

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Meg Baker et Julia Scheele, Queer : A graphic history (essai graphique)

L’introduction idéale à la théorie queer. Dans cet ouvrage graphique (malheureusement pas encore traduit en français), les deux auteur·ice·s nous introduisent aux diverses composantes et au vocabulaire des thématiques queer : qu’est-ce qu’être queer ? D’où vient ce nom ? Qui en sont les grand·e·s représentant·e·s ? Quelles en sont les revendications ? Quels sont les ouvrages qui font date ? Tout cela expliqué de manière simple, pédagogique et avec beaucoup d’humour. Les dessins sont très bien faits, souvent très drôles, ils illustrent parfaitement le propos. Il y a également une bibliographie qui permet de creuser un peu plus le sujet. Accessible à tou·te·s celleux qui maîtrisent l’anglais.

 

Virginie Despentes, King Kong Théorie (essai)

(TW : viol, travail du sexe) Ce court essai est écrit dans une langue crue, sans concession. Virginie Despentes y mêle expériences personnelles et réflexions sur la condition féminine : qu’est-ce que c’est que d’être une femme aujourd’hui ? Et surtout : qu’est-ce que c’est que d’être d’une femme qui ne rentre pas, ne veut pas rentrer dans les cases que la société lui impose ? Peut-on s’émanciper par le sexe ? Comment le sexe est-il aussi une arme que les hommes peuvent retourner contre nous ? Un essai essentiel pour comprendre certaines revendications féministes passées et actuelles.

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Didier Eribon, Michel Foucault (biographie)

Didier Eribon a écrit une biographie de Michel Foucault, quelques années après sa mort. Plusieurs fois remaniée, cette biographie nous fait parcourir le 20e siècle ainsi que plusieurs pays d’Europe mais aussi d’Amérique et d’ailleurs. Qui était Michel Foucault ? Quelle a été sa vie, passionnante et (très) remplie ? Comment en est-il venu à proposer ses théories, désormais incontournables, sur la prison, sur la sexualité, sur les sciences humaines ? Comment a-t-il tenté, en tant qu’homme homosexuel, de trouver sa place dans une société qui ne voulait pas de lui ? Une introduction passionnante à l’œuvre de ce grand penseur et un récit très bien mené de sa vie.

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Par Hubert et plusieurs dessinateur·ice·s de BD, Les Gens normaux. Paroles lesbiennes gays bi trans (BD)

Cet ouvrage, élaboré pendant les débats autour du mariage pour tou·te·s, rassemble les témoignages de 12 personnes LGBTQ+. Le scénariste Hubert va à la rencontre de ces personnes à Tours et à Paris, et écoute leurs récits de vie, souvent touchants, toujours intéressants, et auxquels les lecteur·ice·s LGBTQ+ ne manqueront pas de s’identifier. Ce livre, loin d’être parfait pour plusieurs raisons, possède néanmoins de nombreuses qualités. Tous les deux ou trois témoignages est intercalé un petit article écrit par un·e chercheur·se (par exemple Eric Fassin ou Michelle Perrot), qui donne un éclairage théorique sur certaines thématiques (être LGBTQ+ et croyant·e, le lien entre sexisme et lesbophobie, etc.) tout en restant dans la vulgarisation. Chaque témoignage est illustré par un·e illustrateur·ice différent·e, dont l’hétérogénéité des styles n’est pas sans rappeler l’hétérogénéité des personnes LGBTQ+ et de leurs vies, que la société a trop souvent tendance à mettre dans le même sac.

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Virginia Woolf, Une chambre à soi (A Room of One’s Own) (essai)

Quel est le rôle des femmes en littérature, qu’elles soient écrivaines ou personnages de fiction Quelles différences peut-on observer lorsqu’un homme écrit sur une femme et lorsqu’une femme écrit sur une femme ? Pourquoi est-il si important, en tant qu’autrice, d’avoir cette fameuse chambre à soi ? Quel est le rôle de l’indépendance financière dans tout ça ? À travers des réflexions qui peuvent parfois paraître désordonnées, Virginia Woolf faisait le point, en 1928, sur la situation des femmes qui écrivent. Ces réflexions font, pour une bonne partie d’entre elles, toujours sens aujourd’hui.

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Tu peux trouver la majorité de ces livres en poche et/ou d’occasion, puisqu’ils sont pour la plupart sortis depuis quelques temps déjà. Tu peux aussi les emprunter en bibliothèque. Si tu n’as pas de librairie ou de bibliothèque à côté de chez toi, tu peux aussi les commander sur le site leslibraires.net, ce qui te permet de soutenir les librairies indépendantes.

 

Bonnes lectures et bel été !





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